L’IA est-elle aussi intelligente et artificielle qu’on le dit?
- ANEL
- Communiqué
Montréal, le 9 décembre 2025 — Dans son mémoire soumis au Comité permanent du patrimoine canadien sur les répercussions en matière d’intelligence artificielle (IA), l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) informe les élu·e·s sur l’encadrement de l’IA au Canada, les poursuites intentées au pays contre des entreprises technologiques accusées de vol et de parasitisme, et les débats en la matière dans le monde. L’ANEL partage également la perspective du secteur du livre et ses recommandations de politiques publiques en cette période critique pour la souveraineté canadienne.
À la question de savoir si l’IA est aussi intelligente et artificielle qu’on pourrait le croire, l’ANEL rappelle que le terme « artificiel » est impropre, car, en réalité, les grands modèles de langages (« LLM ») et les générateurs d’images sont basés sur le fruit de l’intelligence humaine et ses créations protégées par le droit d’auteur. Les « LLM » imitent seulement la fonction communicative du langage, et non les processus cognitifs distincts de la pensée et du raisonnement. L’IA semble malheureusement convaincante même lorsqu’elle est fausse.
En plus des problématiques d’atteinte à la propriété intellectuelle et de désinformation, l’IA est controversée pour plusieurs autres enjeux : cybersécurité, protection de la vie privée, biais, manque de transparence, impact écologique, diffamation, dépendances à des robots, etc. Le marketing d’entreprises technologiques met toutefois tellement l’accent sur les aspects potentiellement positifs de l’IA qu’il occulte ses lacunes. En ce qui a trait à son adoption, de récentes données révèlent que peu d’entreprises intégrerait réellement l’IA à leur processus ou auraient vu en elle un retour sur leurs investissements.
Dans le secteur de l’édition de livres, des maisons d’édition sont si inondées de manuscrits de mauvaise qualité générés par l’IA qu’elles exigent que tous·tes les auteur·trice·s attestent qu’ils et elles en sont les véritables créateur·trice·s. Quoi qu’il en soit, selon la directrice des affaires juridiques de l’ANEL, Me Stéphanie Hénault, « il ne faut pas affaiblir la protection juridique des humains pour accommoder des entreprises accusées de pillage et de parasitisme. Le Canada doit mieux soutenir ses créateurs pour demeurer concurrentiel en cette période critique mondiale ».
Dans son mémoire, l’ANEL recommande également aux élu·e·s de :
- veiller à ce que les développeurs d’IA se conforment à la législation canadienne,
- n’introduire aucune nouvelle exception à la Loi sur le droit d’auteur ni régime de licences obligatoires,
- favoriser le marché national de licences technologiques volontaires des créateur·trice·s et d’améliorer la Loi sur le droit d’auteur pour mettre fin à des interprétations abusives de ses dispositions sur l’utilisation dite « équitable » dans certains établissements à l’extérieur du Québec.
Le mémoire de l’ANEL sur les répercussions de l’IA est soutenu notamment par l’Association des libraires du Québec (ALQ), les Coopératives des Librairies indépendantes du Québec, l’Association québécoise des salons du livre (AQSL), l’Association professionnelle des diffuseurs et des distributeurs québécois de livres en langue française (ADELF), Copibec, Illustration Québec, le Regroupement des éditeurs franco-canadiens (REFC) et l’Union des écrivaines et des écrivains du Québec (UNEQ).
L’ANEL offre également sur son site une page de ressources afin de répondre à de nombreuses autres questions soulevées par l’essor de l’intelligence artificielle générative.
À propos de l’ANEL
L’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) regroupe la grande majorité des maisons d’édition de langue française au Québec et au Canada. Sa mission est de représenter et soutenir ses membres afin de favoriser la santé de l’édition québécoise et franco-canadienne ainsi que le rayonnement du livre et des créateur·trice·s à l’échelle nationale et internationale. Les maisons d’édition membres de l’Association publient divers types d’ouvrages, du roman au manuel scolaire en passant par l’essai, le livre jeunesse, la poésie, le théâtre et plus encore. Avec son comité Québec Édition, l’ANEL organise des activités d’exportation comme des programmes d’accueil, des missions de développement de marchés et des stands collectifs lors de foires et de salons internationaux. L’ANEL fait partie de la plus grande fédération d’associations d’éditeurs au monde, l’Union internationale des éditeurs (International Publisher Association / IPA), et, au Canada, de la Coalition pour la diversité des expressions culturelles (CDEC).
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Source :
Audrey Perreault | Directrice des communications et des services aux membres
aperreault@anel.qc.ca | C: 514-808-5441