Mot du président
Photo : Laurence Labat
En quels termes convient-il de parler de l’édition de livres? L’expression «industrie culturelle» est passée dans le vocabulaire courant. Est-elle bien ajustée à ce que nous sommes? Le mot industrie éveille des images de machinerie lourde, de fonderie et de bruits de fer martelé. Pas grand-chose à voir avec le quotidien de nos maisons dont les artisans sont des professionnels de haut niveau qui triment dur mais font peu de bruit et ne soulèvent pas de poussière.
Dans le même champ sémantique, il y a le qualificatif « industrieux » qui, lui, convient parfaitement : qui fait preuve d’habilité, de savoir-faire… Dans cette optique, on peut dire que l’édition est bien industrieuse. Dans l’ombre, s’activent des gens discrets, sensibles et clairvoyants qui travaillent à rendre publiques les œuvres d’auteurs, autrices, écrivains, créatrices, savants, chercheuses, écrivains, penseuses…
Et qu’en est-il du qualificatif dans «industrie culturelle»? Là, il n’y a pas de doute : la culture est bien la raison d’être de notre métier. Mais la culture dans toute son ampleur, qui ne se réduit pas au divertissement. Le livre est le vecteur de la langue, de la science, de la connaissance, de la pensée, des savoirs faire, de l’imaginaire, de la philosophie… Plus l’activité éditoriale se renforce, mieux elle contribue à la maturité collective, voire à notre humanité. En ce sens, l’édition est plus proche des enjeux de démocratie que de ceux de l’amusement.
Voilà pourquoi, comme association de maisons d’édition, l’ANEL est engagée dans une multitude de chantiers, plusieurs à caractères économique et commercial, et bien d’autres qui ont trait au droit d’auteur, à la liberté d’expression et à la promotion de la lecture. Nous le faisons depuis plus de trente. Et nous y sommes pour longtemps.
Car nous travaillons pour bien plus grand que nous.
Jean-François Bouchard, Groupe Fides