Discours inaugural de Geneviève Pigeon au Salon du livre de Montréal

Monsieur le ministre de la Culture et des Communications, Madame Martinez Ferrada, Madame Marois, chers invités,  

L’Enquête québécoise sur les loisirs culturels et le divertissement nous dévoilait récemment qu’environ 82 % des personnes de plus de 15 ans avaient lu des livres dans leurs temps libres au cours des 12 mois précédents. Ces données confirment que les livres et la lecture, occupent une place de choix dans le cœur des Québécoises et des Québécois. Et c’est dans un moment comme celui-ci, au Salon du livre de Montréal, que cette affection prend tout son sens.  

Nous avons craint cette année qu’en raison de circonstances hors de notre contrôle, des milliers de visiteur·euse·s peinent à se rendre au Salon. Je tiens à féliciter l’équipe de l’événement et l’ensemble des acteurs de l’écosystème du livre qui ont travaillé en concertation pour que, face à toute éventualité, le salon puisse continuer d’être cette grande fête du livre et de la lecture et qu’il se déploie dans toute sa splendeur. Le Salon demeure, plus que jamais, un formidable vecteur de cohésion et de vitalité pour tout le milieu du livre.  

Par ailleurs, dans un contexte mondial marqué par les tensions et l’incertitude, la lecture se révèle un rempart essentiel contre le repli et l’isolationnisme, et contribue à alimenter un nécessaire optimisme. Et c’est justement cet espoir en l’autre et en demain qui s’incarne ici, dans les rencontres, les conversations et les découvertes qui animeront le Salon au cours des prochains jours. Espoir nourri par la créativité, l’audace et la passion de celles et ceux qui font vivre le livre au Québec et dans la francophonie canadienne, voire au-delà.   

Parmi toutes celles et ceux qui contribuent à la vitalité du secteur, je tiens à souligner tout particulièrement les femmes, alors que les années 2025-2026 marquent 50 ans d’édition féministe au Québec. En effet, 1975 et 1976 ont vu naître deux maisons d’édition pionnières — les Éditions de la Pleine lune et les éditions du remue-ménage — qui ont propulsé des voix d’autrices qui ont marqué le paysage littéraire québécois. L’essor de ces maisons d’édition a pavé la voie à une nouvelle génération d’éditrices, dont plusieurs ont fondé leur propre structure. Pour souligner ce demi-siècle d’édition féministe au Québec, l’ANEL est fière de présenter le projet Inspirantes! qui comprend notamment une exposition que je vous invite à découvrir tout au long du salon. Je salue d’ailleurs des initiatives comme le Prix Janette Bertrand qui poursuit cette valorisation de la parole des femmes à travers la littérature.  

On parle beaucoup, depuis quelques années, de la découvrabilité des œuvres culturelles — cette capacité qu’ont certains contenus à nous trouver presque malgré nous, au détour d’un clic ou d’un rayon. En parcourant les allées du Salon, je vous souhaite non seulement de retrouver les auteur·trice·s que vous aimez déjà, mais aussi de croiser ces livres inattendus, ceux dont vous ignoriez avoir besoin jusqu’au moment où ils vous choisissent. Puisse votre visite être faite de retrouvailles… et de belles surprises ! 

Merci à toutes et à tous pour votre présence, et surtout, bon Salon du livre ! 

Geneviève Pigeon, présidente de l’ANEL