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Création d’un comité pour la diversité cuturelle

  • ANEL
18 novembre 2020

Mot de Rodney St-Éloi, président du comité diversité de l’ANEL

L’éditeur de la maison Mémoire d’encrier, Rodney St-Éloi, est le nouveau président du comité pour la diversité culturelle dans le milieu du livre et a rallié, ces dernières semaines, une dizaine de membres qui représentent le multiculturalisme ou qui désirent trouver des moyens pour élargir leurs horizons. Le nouveau comité se rassemblera pour une première rencontre au début du mois de décembre et pourra entreprendre des discussions sur les enjeux à privilégier en matière de diversité. Voici un mot inspiré du nouveau président de comité.

Diversité. Je ne sais pas trop ce que veut dire ce mot. Je vous étonne peut-être moi pour qui répète trop souvent les mots diversité, vivre-ensemble, exclusion, racisme… Malentendu !

J’avoue que je me retrouve, inquiet, à penser-repenser les enjeux liés à ce terme. Souvent des ami·e·s me reprochent de tout diluer dans le mot diversité, et qu’il faut simplement engager frontalement la lutte et dire les mots qu’il faut dire, au lieu de cacher un dispositif d’oppressions et de violences derrière ces expressions qui ont l’art de consoler.

La vérité est que personne n’a le monopole de la vérité. La diversité m’appartient autant qu’aux autres. Quel sens alors donner au mot diversité ?

La seule chose à introduire en nous et parmi nous est la conversation. Il nous faut, dans le monde de l’édition comme dans la société, engager la conversation pour sortir de l’entre-soi. Il faut commencer à s’interroger. Amener des questions. Des questions pour dire la totalité de nos émotions. La totalité de nos êtres. La totalité de nos imaginaires. La totalité de nos histoires. Que serait la société si on s’acharnait à laisser de côté l’histoire et la culture des Premières Nations et l’histoire des personnes issues de l’immigration ?

Tout cela, l’Autre, appelez ça comme vous le voulez. L’Autre nous grandit. Nous devons revenir à ce que le poète sénégalais Léopold Sedar Senghor appelle la civilisation de l’universel, cette pensée du donner et recevoir.

Écoutons-nous. Parlons-nous. Voici selon moi la meilleure définition de la diversité. Parlons-nous en dehors des impensés et injonctions. Donnons-nous le temps d’apprendre. Évitons les clichés. Abolissons la peur. Ouvrons les perspectives.

Établissons une vision de la relation, qui à la fois nous confronte et nous rassemble. Même dans nos certitudes. Même dans nos failles. Soyons une fenêtre sur l’avenir. Nous avons besoin de passerelles pour exister, pour être avec l’Autre, dans nos histoires différentes, pour que le cercle de l’humanité s’ouvre à toutes et tous.

Rodney Saint-Éloi